Consultez les étapes de réadaptation:
Lors du congé, le dossier du patient sera transféré à l’établissement qui s’occupera de lui. Toute l’information concernant les blessures et les traitements y est contenue.
S’il y a retour à la maison, le dossier sera transmis au CLSC s’il y a un besoin pour des soins de plaies ainsi qu’au centre de réadaptation régional s’il y a des besoins en ergothérapie, en physiothérapie ou en psychologie.
Si le patient est transféré à Villa Medica, c’est que les plaies et son état physique nécessitent plus d’attention. Voici ce qui se passe à cette étape.
Lors de son séjour à Villa Medica, le patient travaille avec une équipe comprenant un médecin et des professionnels en ergothérapie, en nutrition, en pharmacie, en physiothérapie, en psychologie, en soins infirmiers et en travail social.
Les objectifs de la réadaptation sont :
Le contexte de soins n’est pas comme celui de l’Unité des grands brûlés. Puisque l’objectif principal est de rendre le patient autonome, on le laisse accomplir plus de tâches.
Le grand brûlé et l’équipe de Villa Medica établissent ensemble des objectifs personnels. Au cours de son séjour, il aura au moins une rencontre avec toute l’équipe pour établir un plan de soins.
Consulter la vidéo explicative : Développer sa patience >
L’importance de la thérapie est axée sur le rétablissement du corps. Le patient doit être assez fort et habile pour retourner à la maison. Il faut aussi s’assurer que sa peau soit aussi lisse, souple et d’une apparence normale que possible. C’est pourquoi le patient doit participer sur une base quotidienne à une routine d’exercices.
Les cicatrices apparaissent parce que le corps produit du collagène pour guérir. Toutefois, le corps continue d’en produire même après la guérison. L’accumulation du collagène forme cette peau plus rigide et surélevée qu’est la cicatrice.
Les rougeurs de la peau vont diminuer avec le temps. Par contre, la peau peut rester marquée. Certaines cicatrices peuvent présenter des zones d’hypopigmentation (peau plus pâle et blanchâtre) ou d’hyperpigmentation (peau plus foncée et brunâtre).
Assez souvent, la guérison se fait de manière anarchique, c’est ce qu’on appelle les cicatrices hypertrophiques. Ce phénomène varie d’un individu à un autre et apparaît plus fréquemment chez les personnes qui ont une pigmentation de la peau plus foncée et chez les plus jeunes (enfants et adolescents).
Pour que les cicatrices deviennent matures, c’est-à-dire qu’elles cessent de changer, il faut généralement prévoir entre 12 et 24 mois.
Consulter la vidéo explicative : Guérison greffes et cicatrices >
1. Suite à des brûlures profondes et pendant la guérison de la peau, on peut ressentir des démangeaisons ou picotements. Ce phénomène est fréquent et peut toucher la peau brûlée, la peau greffée et les sites donneurs. Ces démangeaisons peuvent être très intenses et même douloureuses.
2. Pour réduire les démangeaisons:
Vos besoins nutritionnels ont changé depuis votre accident:
L’activité physique est fortement encouragée, à moins que le médecin ou les thérapeutes disent le contraire. Les muscles sont plus faibles depuis l’accident, ce qui rend l’activité physique plus difficile. Peut-être que la fatigue s’est installée. L’exercice est le meilleur remède: l’énergie revient, mais il faut se donner du temps pour atteindre ses objectifs.
Consulter la vidéo explicative : Bouger malgré les difficultés >
1. Il faut appliquer une crème solaire avec un indice FPS de 60 et profiter des points d’ombre pour protéger la peau guérie car elle est plus vulnérable à l’exposition au soleil, surtout les premiers étés après l’accident. La peau peut développer des taches brunes et brûler à nouveau si on ne fait pas attention.
1. Il faut faire attention à la chaleur de l’environnement et la chaleur interne de son corps. La peau cicatrisée a de la difficulté à suer ou en est incapable. L’action de suer permet d’évacuer la chaleur de son corps et d’avoir une température interne stable. Peuvent survenir des coups de chaleur lors de journées chaudes ou lors d’activités physiques menant à une hausse de la température interne. On privilégie alors l’ombre, le repos et un environnement climatisé.
La travailleuse sociale de Villa Medica possède un rôle similaire à celle du CHUM soit celui de réduire les facteurs de stress et répondre aux préoccupations que vivent les personnes touchées par l’accident. Dans le but d’assurer un suivi , les démarches amorcées par la travailleuse sociale du CHUM seront poursuivies à Villa Medica.
Puisque les personnes transférées à Villa Medica ont besoin de traitements plus intensifs, leurs capacités physiques sont davantage affectées. La travailleuse sociale procède donc à l’évaluation des besoins des patients durant leur séjour à Villa Medica ainsi que ceux qu’ils auront au moment de leur congé. Elle travaille en étroite collaboration avec l’équipe interdisciplinaire et assure le lien avec les familles. Elle collabore au plan de sortie et dans le cas où le patient ne peut retourner chez lui, la travailleuse sociale entamera les démarches afin de trouver un milieu de vie qui corresponde aux besoins du grand brûlé.
Enfin, la travailleuse sociale de Villa Medica est une actrice importante dans l’obtention de ressources externes nécessaires au fonctionnement social optimal du patient et de sa famille. Elle s’affaire à trouver les ressources d'aide, le matériel et les fonds plausibles d’apporter le soutien que requièrent le grand brûlé et ses proches, autant pendant l’hospitalisation et qu'au moment du congé de Villa Medica. Elle collabore ainsi étroitement avec Entraide Grands Brûlés pour ces démarches.
Au début, une victime de brûlures peut croire que « le cauchemar» serait terminé en quelques jours et que les activités reprendraient rapidement. Au contraire, il est possible qu’elle soit davantage déstabilisée par la catastrophe en remarquant l’ampleur de ses blessures et en réalisant qu’elle aura peut-être des cicatrices très importantes.
Il se peut qu’elle revive son accident et les événements qui ont suivi avec des sentiments d’angoisse très envahissants. Le sommeil est probablement très difficile, avec des réveils soudains reliés à des rêves rappelant l’accident. Il se peut aussi qu’elle ne garde aucun souvenir de l’accident et des premières interventions. Les souvenirs sont peut-être confus, plus ou moins réalistes. Le cerveau interprète l’événement dramatique, car il est associé à la blessure, à la douleur et souvent à la peur de mourir. Il est possible qu’elle vive alors des cauchemars ou des scénarios de guerre, avec des sentiments associés.
Il est préférable que le grand brûlé vive ces difficultés accompagné de ses proches pour leur partager ce qu’il vit et qu’il demande l’aide d’un psychologue pour traverser cette épreuve.
Le cerveau nous permet d’apprendre de nos expériences et de nous protéger des dangers. Lors d’un grave accident, une zone du cerveau enregistre de nombreux détails reliés à l’événement : endroit, circonstances, odeurs, bruits, couleurs, douleur, émotions. En réaction au danger, il analyse la situation et aide à trouver une solution.
Par la suite, le cerveau repasse en boucle les événements pour les comprendre et éviter un tel accident dans le futur. Si cette boucle se maintient, il se produit une grande libération d’adrénaline. Le corps reste sous tension. La victime peut avoir des réactions de sursaut exagérées et des émotions très vives. Elle peut se comporter comme si elle avait en permanence un radar qui vérifie tout autour si le danger peut réapparaître.
Le cerveau peut même enregistrer les soins que le patient a reçus comme des dangers en raison des douleurs et de la perte de contrôle qu’il a pu connaître. L’accident est en soi une occasion de développer un trouble de stress post-traumatique, mais les interventions médicales peuvent aussi augmenter ou entretenir le souvenir du traumatisme initial.
Entraide Grands Brûlés est davantage impliqué auprès des patients à cette étape. Il facilite l’accès à du matériel de réadaptation lorsqu’il n’est pas couvert par des programmes gouvernementaux ou par des assurances. L’organisme peut également aider les patients en couvrant une partie des frais de déplacements pour qu’ils reçoivent leurs traitements dans leur centre de réadaptation régional.
Les intervenants demeurent toujours près des patients afin de les rassurer et d’expliquer les étapes à venir. Les patients-ressources accompagnateurs sont également toujours disponibles pour une rencontre.
Un soutien aux patients pour leur réintégration au travail ou à l’école est offert et encouragé. Les intervenants peuvent rencontrer le milieu de travail ou scolaire pour expliquer et démystifier les brûlures afin que les charges de travail soient appropriées et personnalisées à chacun (ex. les tâches sont adéquates pour la condition physique; le nombre de cours et de travaux ne sont pas incompatibles avec tous les soins de réadaptation). Il est possible de recevoir une référence pour des services professionnels externes afin de réorienter sa carrière.
Reprendre son autonomie, ce n’est pas que reprendre la forme physique, c’est aussi se sentir confiant, libre et en sécurité dans l’ensemble des sphères de sa vie (domicile, travail, école, loisirs, transport, etc.).
Tout comme lors du congé de l’Unité des grands brûlés du CHUM, le dossier du patient (ou des membres de la famille si le travailleur social a ouvert un dossier pour les aider) sera transféré aux établissements régionaux. S’il habite Montréal, il continuera de recevoir des soins de réadaptation de l’Hôpital Villa Medica au besoin.
Il est important de planifier son départ en ayant des valises pour transporter ses effets personnels ainsi qu’un moyen de transport pour retourner chez soi (ami, autobus, taxi, etc.). Villa Medica n’est pas responsable d’organiser ce transport.